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une étoile qui plane ainsi sur l’édifice, comme l’étoile des Mages s’arrêta sur la crèche de Bethléem, la première, la plus pauvre et la plus sainte des cathédrales.

Encore un degré dans la vie mystique, et l’âme arrive à l’union intime avec son Dieu. Encore quelques pas, et nous sommes au milieu du sanctuaire où s’accomplit dans l’Eucharistie le suprême embrassement du Christ avec l’humanité. Le sanctuaire de Burgos, dégagé de boiseries, ouvre aux cérémonies sacrées un espace lumineux et magnifique. Six grands candélabres d’argent décorent les marches de l’autel. Derrière l’autel le retable ferme la perspective et monte jusqu’à la voûte. Les deux sculpteurs flamands qui menèrent à fin cet ouvrage voulurent y figurer le triomphe de Notre-Dame, patronne de Burgos. Onze bas-reliefs en bois doré retracent l’histoire de la Vierge, depuis les noces de saint Joachim et de sainte Anne jusques au couronnement de la Reine du ciel. Mais, pour bien marquer que son triomphe, comme celui de toute âme chrétienne, s’accomplit par la douleur, toute cette composition est surmontée par l’image de Marie au pied de la croix. De grandes statues séparent les bas-reliefs elles représentent les anges, les évangélistes, les apôtres. Tout autour se suspendent des plantes symboliques, qui enveloppent dans leurs enroulements les médaillons et les noms d’une multitude de saints, martyrs, doc-