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l'effort de l'art gothique pour se dégager des formes byzantines. Les tribunes s'ouvrent larges et basses, et l'arcade massive qui les surmonte n'est percée que d'un petit nombre de trèfles. S'il faut prêter un langage à ces murs, ils ne parlent encore que de recueillement et de pénitence , premier degré de l'initiation catholique. Nous sommes en effet dans l'espace que les règles de l'ancienne liturgie réservaient aux pénitents et aux catéchumènes.

A la quatrième travée commence le chœur. De chaque côté deux rangs de stalles d'un beau travail représentent les scènes principales de la Bible et les légendes des saints; D'élégantes statuettes couronnent cette boiserie qui anime la nudité des murailles[1] . Mais déjà le chœur est éclairé par le jour plus brillant du transept, de même qu'après les exercices laborieux de la pénitence commencent les clartés de la contemplation. Ici encore le lumière vient d'en haut, elle descend par torrents de la tour octogone du Crucero, dont nous avons admiré l'extérieur: mais l'intérieur a plus de hardiesse. Quatre piliers d'un essor merveilleux s'élèvent pour soutenir cette large coupole, de longues ogives la découpent, des faisceaux de nervures la décorent et vont se réunir au sommet pour dessiner

  1. Aujourd’hui le chœur est séparé du vestibule par une lourde décoration. Le cardinal Zapata la fit élever au commencement du dix-septième siècle pour y adosser le siège archiépiscopal. Ce siège, d'un travail tout classique, représente l'Enlèvement d'Europe