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cher de lui adresser ces mots qu’elle porte au front, en l’honneur de la Vierge Marie « Vous êtes toute belle et gracieuse. »

Dieu sait si volontiers nous achèverions le tour, si nous resterions longtemps suspendus devant les fines sculptures dont la Renaissance a décoré la petite porte de la Pellegeria, devant le portail du sud où une main plus ancienne a représenté en style byzantin le Juge éternel et autour de lui les symboles des quatre évangélistes ! Il est temps de franchir le seuil alors cet édifice, qui par sa légèreté semblait un joyau, devient immense et semble un monde.

Mais c’est un monde que Dieu remplit, et en effet un symbolisme divin a remué ces pierres, et leur a donné la pensée, ou, ce qui est plus encore, la force de vous faire penser, vous et les générations qui avant vous s’agenouillèrent ici. Le dogme de la Rédemption a dessiné la croix latine qui fait le plan de l’édifice. Le mystère de la Sainte-Trinité préside à toutes les proportions trois nefs, la principale divisée en neuf travées, ’ trois pour le vestibule, trois pour le chœur, trois pour le sanctuaire. Enfin toute l’économie de la vie chrétienne semble se reproduire dans la distribution de l’édifice, à mesure qu’on s’avance du porche imposant et sévère jusqu’aux splendeurs de l’abside. Le premier aspect de la nef est d’une majesté rare, mais d’une majesté pesante, où l’on reconnaît