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chaque époque, il existe des formes sociales variées, des pouvoirs différents. A chaque époque ces pouvoirs, tendant à s’assimiler tout ce qui les environne, convoitent, non pas l’amitié de l’Église, mais l’identification de l’Église avec eux, et toujours ils se plaignent de ce qu’elle n’y consent pas. Ce sont d’abord les empereurs chrétiens d’Orient qui voudraient faire de l’Église un patriarcat soumis a leur autocratie ; ce sont les barbares qui la pressent de s’unir avec eux pour le pillage du vieil empire romain : ce sont les grands seigneurs féodaux qui essayent de la barder de fer ; puis les rois qui l’invitent à s’asseoir dans leurs royaumes à côté de ces parlements qu’ils gouvernent avec le fouet et l’éperon; enfin ce sont les modernes fondateurs des constitutions représentatives qui daignent bien lui ménager un banc dans une chambre haute, et qui s’irritent de ce qu’elle ne se prête pas au mécanisme étroit de leurs administrations, de ce qu’elle ne parle point le langage passionné de leurs tribunes, de ce qu’elle n’arbore point sur ses basiliques séculaires leurs drapeaux d’un jour. Mais l’Église n’a jamais voulu entendre à être impériale, ni barbare, ni féodale, ni royale, ni libérale, parce qu’elle est plus que tout cela ; elle est catholique. Vainement, comme les prétendants de Pénélope, la voyant seule en ce monde, ils ont pensé la séduire et régner sous son nom, et ils lui ont offert richesse et puissance. L’épouse immortelle a un