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pénétrer sous ses cloîtres dont vous avez ouï décrire les merveilles. On vous a vanté surtout les Claustrillas et leurs arcades romanes, reste du palais d’Alfonse VIII, les portes chargées de décorations moresques, le grand cloître ogival. Ici toutes les époques de l’architecture espagnole ont laissé leurs traces ;mais vous le croirez, s’il vous plait, sur la parole des archéologues. Les grilles ne s’ouvriront pas. Une clôture éternelle les tient fermées, hormis pour le roi et pour la reine d’Espagne. Quand un de ces souverains visite la maison, sa suite y entre avec lui ; alors toute la ville est de la suite, et quelque heureux étranger, amené ce jour-là par son étoile, trouve le temps de crayonner les lignes élégantes, les ornements capricieux qui font maintenant votre envie et votre désespoir.

L’église nous reste, et encore la même loi sévère nous en dérobe la moitié. Le portail latéral s’ouvre sur un atrium appelé la nave de los caballeros. Là, sous des tombes nues, ou grossièrement sculptées, les vieux chevaliers castillans gardent leurs rois morts, comme de bons serviteurs couchés à la porte de leurs maîtres. Entrons dans la basilique ;oublions les décorations modernes qui déshonorent le sanctuaire ; pardonnons à la grille qui nous empêche de visiter, mais qui nous permet de contempler le chœur des religieuses, les dix arcades de la grande nef et les tombeaux. Nous trouverons que le génie de saint Ferdinand, l’intrépide et pieux