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tes, vivantes quelques siècles, puis éteintes pour toujours. L’Église est une société formée pour l’accomplissement des destinées immortelles du genre humain. Présente dans tous les lieux et dans tous les âges, elle rassemble toutes les âmes qui veulent marcher sous ses auspices, elle les accompagne dans leur course et jusqu’au delà du tombeau. Elle réunit dans une alliance mystérieuse les générations qui sont encore dans les combats de la vie actuelle, et celles qui traversent les expiations de la vie future ou qui se reposent dans ses triomphes. Ainsi elle est indépendante de ces sociétés passagères qu’elle voit naître et mourir, elle n’est point soumise aux conditions de l’espace et du temps, elle se meut dans l’infini. Elle a reçu de Dieu l’infaillibilité pour dire le vrai, elle a droit de réclamer des hommes la liberté pour faire le bien. Mais, si elle doit être libre dans son action extérieure, à plus juste titre le sera-t-elle dans son organisation intime. Or l’organisation de l’Église s’appuie sur trois bases une hiérarchie dont les membres se renouvellent et se succèdent en vertu d’une transmission légitime ; une juridiction exercée aux différents degrés de la hiérarchie sur ceux qui lui sont soumis un pouvoir répressif et pénal dont l’effet le plus rigoureux est d’exclure temporairement de la société religieuse ceux qui n’acceptent point ses lois ou ses enseignements. Liberté d’élection, liberté de juridiction, liberté d’excom-