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trois profonds saluts, il dit « Les chevaliers, citoyens bourgeois des Communes ont adressé leurs plaintes à Vos Seigneuries au sujet des actes exorbitants de corruption et de subornation commis par le lord chancelier. Nous apprenons que Vos Seigneuries sont prêtes à rendre leur jugement : c’est pourquoi, moi, leur orateur, je viens en leur nom demander humblement qu’il vous plaise de prononcer la sentence contre le lord chancelier, ainsi que la nature de ses fautes l’exige. » Et le lord grand juge, prenant la parole, répondit : « Monsieur l’orateur, sur la plainte des Communes contre le vicomte de Saint-Alban, chancelier du royaume, la haute cour l’a trouvé coupable, selon son propre aveu, des crimes et des actes de corruption dénoncés par les Communes, et de plusieurs autres crimes de même nature. En conséquence, la cour, l’ayant averti de se défendre et ayant reçu ses excuses, a cru devoir, nonobstant, procéder au jugement ; et, par ces motifs, la cour prononce : 1° Que le lord vicomte de Saint-Alban, chancelier d’Angleterre, est condamné à une amende de quarante mille livres ; 2° qu’il sera emprisonné à la Tour durant le bon plaisir du roi ; 3° qu’il sera toujours incapable de remplir aucun office, place ou emploi dans le gouvernement et dans les finances publiques ; 4° qu’il ne siégera jamais au parlement, et ne pourra demeurer dans le