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il les a vues avilies par les exemples de ceux-là mêmes qui s’en disent les disciples, et qui en ont détourné les enseignements au profit de leurs caprices. Il réfute victorieusement les murmures et les reproches, et fait retomber sur les disciples infidèles la honte qu’ils méritent il confesse avec bonne foi les erreurs des savants et des gens de lettres, et déplore hautement le temps et le génie que la scolastique a dépensés en stériles disputes, et le mépris qui a rejailli sur la philosophie de la vanité de ses adeptes[1] . Puis montrant les sciences comme des vierges sans tache, il s’apprête à raconter leur généalogie. Cette généalogie, il va la chercher au sein de Dieu même. C’est l’Ancien des jours méditant dès le principe l’ouvrage de la création ; les esprits angéliques initiés par une contemplation immédiate aux secrets de la science divine ; l’homme enfin admis à sa participation au jour où il fut institué seigneur des créatures, et

  1. Scholastici super unaquaque re proposita formabant objectiones, deinde illarum objectionum solutiones quae ut plurimum distinctiones erant ; ut quod de Seneca dictum erat vere scholasticis usurpari possit : quaestionem minutiis scientiarum frangat robur...Itaque minime mirum si hoc genus doctrinae etiam apud vulgus hominum contemptui obnoxium fuerit, qui fere solent veritatem propter controversias circa eam motas aspernari, facileque illud Dionysii Syracusani arripiunt : verba ista sint senum otiosorum... Nihilominus certissimum est, si modo scholastici ad inexplebilem sitim veritatis et continuam agitationem animi, varietatem et multiplicitatem lectionis et contemplationem adjunxissent, insignia profecto illi extitissent lumina, omnesque artes et scientias mirifice provexissent. Bacon, de Dignitate et augm.