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trer dans les secrets du génie et de les divulguer ; et autant il y avait eu de beaux développements de l’activité humaine, autant il créa d’arts divers au moyen desquels ces développements pussent se reproduire. Il écrivit une poétique, une rhétorique, une politique, une morale, une logique enfin, qui fut la base de tout le reste. Mais, à cette éqoque, l’éloquence et la poésie grecques se mouraient la science leur survécut quelque temps ; elle fit encore de grandes choses, et s’éteignit noblement sous les portiques du Musée d’Alexandrie. Le Christianisme vint pour renouveler la terre. Expliquer dans un langage humain des vérités venues du ciel, assister la société ancienne à son agonie, ensevelir le Paganisme et sceller sa tombe ; en même temps civiliser la barbarie et veiller sur le berceau du monde moderne telle fut l’œuvre des premiers docteurs chrétiens, et c’était assurément trop d’affaires pour leur laisser le loisir de contempler la nature ou de philosopher sur les secrètes opérations de l’entendement. Aussi les Pères de l’Eglise ne firent-ils de la philosophie que l’avant-courrière de la foi, des sciences le commentaire de ses enseignements, et de la logique une arme pour la défendre. Sous ce triple rapport, Aristote leur était d’une mince utilité ; ils trouvèrent les formes de sa dialectique trop étroites pour la grandeur de la parole divine, et plus d’une fois ils se plaignirent de sa subtilité et de son im--