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légitime économie, on pourra découvrir la méthode qui doit présider à leur emploi. Or l’étude des facultés de l’âme constitue la Philosophie, et la méthode qui en dérive est l’objet de la Logique. Pour connaître la création, l’esprit humain est obligé de se replier sur soi-même. Au-fronton du temple de la sagesse antique étaient inscrits ces mots : Γνῶθι σεαυτόν .

Toutes les fois que les sciences visitèrent un siècle ou une contrée, la Philosophie et la Logique, muses sévères, se mêlèrent à leurs chœurs. Entre les écoles sacerdotales de l’Inde s’élève celle de Gôtama, qui tenta de plier la pensée orientale aux formes du raisonnement, et qui peut-être inventa le syllogisme. Peu de temps après Thalès et Pythagore, la dialectique naquit dans les savantes disputes des philosophes d’Elée. Plus tard, quand sur le sol généreux de la Grèce l’activité humaine se fut développée dans toute sa fécondité, lorsque les sages de l’Ionie eurent appris de l’Égypte et de la Chaldée les mouvements des cieux et la combinaison des éléments dont est formé le monde, lorsque les géomètres eurent immolé les hécatombes dans la joie d’avoir résolu de grands problèmes, que les législateurs eurent discipliné les peuples, et que la foule se fut tour à tour suspendue à la lyre des poètes ou ébranlée sous la parole des orateurs, Aristote parut. Il entreprit de résumer tout le passé pour instruire l’avenir ; il essaya de péné-