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ses contemporains des sources ignorées de science et de prospérité où l’on a largement puisé dans la suite. Nous vîmes cet homme revêtu des plus augustes fonctions politiques, et chancelier d’Angleterre, de qui on avait droit d’attendre de grandes actions comme de grandes idées, déshonorer sa simarre par d’incroyables faiblesses.- Alors nous nous souvînmes que la même simarre avait été portée par un autre personnage que l’Eglise compte parmi les saints, Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, lui aussi doué d’un beau génie, mais en même temps d’une invincible vertu. Nous nous rappelâmes sa laborieuse vie, sa mort qui fut un triomphe ; et notre âme, qui venait d’assister au triste spectacle des bassesses du philosophe, fut heureuse de rencontrer sur son chemin la consolante mémoire du martyr.

Ce rapprochement, qui s’était fait de soi-même dans nos pensées solitaires, et qui nous avait beaucoup frappé, nous a paru pouvoir n’être point dénué d’intérêt pour nos frères croyant et pensant comme nous, et ce que nous avions vu, nous avons tenté de l’écrire. Loin de nous l’intention d’insulter l’humanité en découvrant l’opprobre de l’un de ses plus nobles enfants ! Nous ne serons que les échos de l’histoire. Les deux personnages que nous évoquons représentent deux principes : le principe rationaliste et le principe chrétien, la raison élevée a sa plus haute puissance, la foi mise à sa plus