Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/378

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les genres de mérite, comme la jalousie et l’amour-propre devaient s’éteindre pour jamais ? Et l’on pense que, prosternés devant ce pontife-roi, couple générateur, les esprits, tout indépendants et libres que Dieu les ait faits, croiront en lui par sympathie, soumettront leur raison à ta raison d’un autre homme, recevront de sa bouche les maximes obscures d’une révoltante métaphysique, et qu’à son ordre ils dépouilleront les sentiments les plus enracinés, les affections les plus chères, renonceront à la famille, à la propriété, et fouleront aux pieds toutes les lois de leur être ! Téméraire confiance que la nature confond et que la raison désavoue ! Vaines illusions qui seraient fécondes en déplorables résultats, s’il n’était heureusement impossible de les réaliser.

CONCLUSION

Nous avons jeté sur la doctrine saint-simonienne un coup d’œil scrutateur. Elle se présentait à nos regards comme fondée sur le principe de la perfectibilité humaine, comme appuyée sur un système historique que les faits vérifient, comme appelée par les besoins de l’humanité : elle s’annonçait vraie dans ses dogmes, neuve et révélée dans son origine, fertile et bienfaisante dans ses