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ce n’est qu’une marche rétrogade de quelques mille ans qu’ils prétendent vous imposer, ceux qui vantent la perfectibilité. Voyez ces arts, ces sciences, perfectionnement moral dont le Christianisme, de l’aveu de ses adversaires, vous avait fait possesseurs en soumettant les sens à la raison, la chair à l’esprit ; c’est cette œuvre magnifique qu’ils viennent détruire, ceux qui vous parlent de l’amélioration de l’homme, et ils ne s’aperçoivent pas qu’en brisant la barrière qui contient les passions, ils vont frayer à ce torrent impétueux une voie large pour la ruine de la civilisation européenne, dont le laborieux enfantement a coûté dix-huit siècles. Pères, serrez pour la dernière fois vos enfants dans vos bras ;et vous, enfants, pour la dernière fois, souriez à vos pères ; tous ensemble dites adieu à vos affections domestiques; car c’est là ce que veulent vous enlever ceux qui se disent les propagateurs d’une loi d’amour. Puis jetez les yeux sur ce trône élevé d’où partent des oracles: c’est de là que vont descendre parmi vous des torrents de vie, de poésie et de bonheur ; c’est là que se prononcent des jugements sans appel ;car c’est là que se sont placés eux-mêmes ceux qui vous annoncent la liberté. Mais surtout n’oubliez pas de leur accorder les récompenses qu’ils vous demandent. « Vous entourerez « d’hommages et d’affections ceux qui vous entraînent à votre bonheur, parce qu’ils y songeaient avant vous : donnez-leur des noms qui n’appar-