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tion universelle. Saint-Simon vient aussi de Dieu pour l’accomplir ; et sa mission se prouve, non par des miracles, mais par la sublimité, la vérité de sa parole. »

Un homme parut aussi, il y a douze cents ans, qui se disait prophète, révélateur définitif lui aussi prétendait que Moïse et Jésus n’avaient fait que lui préparer les voies ; que le Christianisme, altéré, corrompu, n’avait plus de valeur ; qu’il fallait un régénérateur à l’univers. Mais au moins celui-là reconnaissait-il la nécessité de prouver sa mission d’une manière simple, authentique aussi alléguait-il des miracles, et ses grands coups de cimeterre, ses victoires, multipliées, lui servaient d’arguments démonstratifs. Cet homme fut Mahomet. Et voilà qu’aujourd’hui, après douze siècles de civilisation, des hommes se lèvent pour établir leur révélation sur leur propre témoignage, et prétendent imposer à l’univers les conceptions de leur génie. Qu’ils sachent donc que l’homme, tout sympathique qu’il est, ne saurait croire à l’infaillibité humaine. Il faut lui démontrer que Dieu a parlé par une bouche mortelle, et la preuve doit être sensible, frappante, afin de pouvoir convaincre les âmes les plus grossières et persuader les cœurs les plus froids.

Or pensent-ils donc, ces nouveaux docteurs, que la sublimité, la vérité de leur parole soit évidente