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les germes précieux de la science et de la vertu. Non, ce n’est point travers la vapeur enivrante des voluptés qu’on peut fournir la carrière, et marcher au perfectionnement intellectuel et moral. Mais pourquoi parler de perfection dans un système qui ; tout en la proclamant, la rend impossible qui fait de la vérité et de la vertu de vaines idées relatives aux temps et aux circonstances ? Écoutez les fils du philosophe-révélateur : «La vie de l’humanité offre deux sortes d’époques les unes organiques , où l’homme croit et édifie; les autres critiques, où il doute et détruit. Toute époque organique commence par une révélation qui est vraie tant qu’elle embrasse tous les modes de l’activité humaine favorables à son développement, qui devient fausse dès l’instant qu’elle est dépassée par le progrès : ainsi le christianisme, vrai il y a dix-huit cents ans, a cessé de l’être aujourd’hui»[1]. Donc la vérité dans ce système grandit, varie d’âge en âge. Si les religions les plus opposées peuvent, chacune à son tour, avoir été vraies ; si les grands principes métaphysiques, tout indépendants qu’ils sont des temps et des circonstances, sont regardés comme relatifs, dès lors il n’est plus de vérité absolue, la science est détruite puisqu’un axiome fondamental,

  1. Précurseur du 19 mai, Tableau de la religion saint- simonienne, Doctrine de Saint-Simon, exposition, première année, séance 13 et suiv.