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pulcre des apôtres et dans les catacombes des martyrs, qu’ils vont attendre l’inspiration. On a assuré que l’Évangile jette l’anathème sur l’industrie, et prêche l’oisiveté de la vie contemplative; et cependant, aux jours de l’innocence et du bonheur, les Livres saints nous montrent le premier père cultivant de ses mains les jardins délicieux d’Éden; et plus tard il lui dit : Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front. Les patriarches apparaissent livrés à la vie pastorale: Moïse ordonne le partage des terres entre les fils d’Israël, et commande les travaux de l’agriculture. Oublierons-nous les éloges donnés par la Sagesse à l’homme laborieux, le blâme déversé sur le lâche, les louanges de la femme forte ? « Elle s’est levée avant le jour, elle a distribué la tâche à ses servantes, ses mains ont filé la laine et le lin, elle a vendu au Cananéen le fruit de son travail; elle n’a point mangé son pain dans l’oisiveté : ses œuvres font sa gloire[1] . » Oublierons-nous que Jésus-Christ et ses apôtres travaillaient de leurs mains, et que saint Paul le recommande à son disciple ? Déchirerons-nous ces pages attendrissantes de l’Évangile, où toutes les comparaisons sont tirées de l’agriculture et des ouvrages des champs, et la parabole du serviteur inutile ? Ignorons-nous qu’aux époques de barbarie le défrichement et la culture

  1. Proverbes.