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ronne de leurs pères, et les pères font la gloire de leurs fils. Que ton père se réjouisse, et que celle qui t’a engendré tressaille d’allégresse. Les frères qui se prêtent secours sont comme une cité fortifiée[1]. » Que si après cela on reproche au Christianisme de n’avoir pas assez fait pour l’ordre social, de n’avoir pas donné une forme précise au gouvernement des peuples, qu’on sache que la religion catholique doit comme telle s’étendre à tous les temps et à tous les lieux car la vérité religieuse ne change point, tandis que le sort des empires, toujours imparfaits, est de se renouveler sans cesse selon les circonstances ; et les formes de gouvernement varient et se succèdent d’après les besoins des peuples. Seuls, au milieu de ces révolutions et de ces ruines, les grands principes moraux que l’Évangile a promulgués demeurent inébranlables, destinés a servir de base à tout édifice politique.[2]

  1. Proverbes, Psaumes.
  2. C’est répéter contre le Christianisme une accusation banale, vide de sens, que de lui reprocher une prétendue prédilection pour le despotisme et la tyrannie. Qu’ils sachent, ceux qui parlent ainsi, sous l’inspiration de l’ignorance et du préjuge, que les règles de l’Index, dictées par le saint concile de Trente, frappent les doctrines machiavéliques d’une sévère réprobation. « Item. Quae ex gentitium placitis, moribus, exemplis tyrannicam politicam fovent ; et, quam rationem status falso appellant, inducunt, deleantur. » (Index. Regulae de correctione, § 2.) S’il est un certain nombre de fidèles chrétiens dont les opinions particulières penchent vers le despotisme, ils se trouvent, sans le savoir, en contradiction avec les principes de leur doctrine, et c’est injustice que d’imputer à la religion des erreurs qu’elle désavoue.