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unique et simple, foyer de toutes les existences, principe et fin de toute créature. Vers lui seul doivent converger toutes les pensées, tous les sentiments, toutes les œuvres. Revêtu de toutes les perfections qui font naître l’amour, il fait un précepte d’aimer ; de la charité naissent la foi et l’espérance, car on croit et on espère en celui qu’on aime. Glorieuse triade de vertus sur leurs ailes, l’homme s’élance vers son Père céleste, qui le comble à son tour de consolations et de lumières, qui lui promet pour prix. de ses combats et de ses peines une vie immortelle, délicieuse. Oh ! que ne puis-je montrer ici toutes les profondeurs de cette doctrine céleste ? que ne m’est-il permis de dévoiler à tous les regards la beauté, la grandeur de ses dogmes, la douceur et la majesté de ses enseignements ? Mais puisque des limites étroites me resserrent, qu’il me suffise d’observer qu’en s’environnant d’un culte et de mystères, le Christianisme fait preuve d’une vaste connaissance des besoins de l’humanité. Car telle est la grandeur de l’homme, que rien de fini ne saurait le satisfaire, il se dégoûte bientôt de ce qu’il possède et de ce qu’il comprend. Il lui faut un horizon sans bornes, des abîmes qu’il ne puisse sonder : il lui faut des mystères. Et cependant telle est sa faiblesse, que l’âme, incapable de s’alimenter continuellement d’idées pures, est obligée, pour soutenir son attention, d’emprunter le secours des sens ce qu’elle pense, ce qu’elle