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carrière, dont le seuil est sur la terre, et le terme dans les profondeurs de l’éternité : SOYEZ PARFAITS COMME VOTRE PÈRE CÉLESTE EST PARFAIT. Et qu'on ne dise point que le précepte est au-dessus des forces de celui qui doit le mettre en pratique. S’il est vrai que l’homme va s’élevant sans cesse sur l’échelle du progrès, le but que la religion lui propose ne devait-il pas être placé si haut, qu’on pût s’en approcher sans cesse, sans jamais le dépasser ? En même temps que le Christianisme dicte cette loi, il donne l’essor à toutes les puissances intellectuelles et morales. Il s’adressé d’abord au sentiment religieux pour en faire l’âme de la vie humaine, il le développe en lui donnant une direction sublime. Le polythéisme avec ses dieux multiples et charnels, ses images grossières et licencieuses, ses fables absurdes, avait corrompu le cœur et outragé la raison de ses sectateurs, qui lui rendaient à juste titre l’indifférence et le mépris. La religion du Christ, au contraire, charme l’imagination par des tableaux tour à tour pleins de magnificence et de grâce, elle réchauffe, elle épure les affections, en leur présentant des objets sacrés; elle parle à l’intelligence, en lui offrant des idées imposantes, des vérités fécondes, que les écoles philosophiques les plus célèbres n’avaient qu’a peine pressenties. A ce grand système l’unité préside non pas l’unité absolue, rêvée par les panthéistes de tous les siècles, mais l’unité créatrice et conservatrice, le Dieu