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Nous nous livrerons donc à un consciencieux examen et, portant, successivement nos regards sur l’antiquité, le Christianisme et les temps modernes, nous nous efforcerons de tirer de cette étude des conséquences lumineuses, de grandes et importantes leçons.


I
L’ANTIQUITÉ.

Longtemps on a cru,.et au siècle passé on croyait encore, que la première religion de l’homme avait été un grossier fétichisme. Les savants étaient persuadés que les sauvages auteurs de l’espèce humaine avaient dû s’agenouiller devant les phénomènes matériels pour leur offrir l’hommage de leurs adorations et de leurs terreurs. Enfin on s’était habitué à répéter avec Lucrèce : Primus in orbe deos fecit timor.

Cependant une attention plus sérieuse se porta sur ce sujet. Des recherches approfondies furent entreprises principalement en Allemagne, aux Indes, en Amérique, pour retrouver les débris du monde primitif : d’étonnants résultats ont couronné ces efforts.

La mythologie grecque et romaine, si compliquée, si fertile en apothéoses, si riche de fictions, d’absurdités même, aux temps de Périclès