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tés, tous les développements de l’homme, venaient s’absorber dans la contemplation des mystères et la pratique du culte. Enfin, ses promesses étaient trop austères, et ses préceptes trop rigoureux, pour suffire longtemps à un être destiné à vivre d’une vie matérielle au milieu du monde sensible.

« Aussi la raison a-t-elle jugé la loi qui lui avait été imposée, et elle l’a trouvée trop lourde. Les vieux mystères lui ont paru surannés, et le culte ridicule : elle en a fait justice. Trois siècles d’incrédulité et d’hérésie ont renversé l’édifice chrétien. Il fallait édifier sur ces ruines le monde appelait un révélateur. SAINT-SIMON est venu[1]. »

Ainsi les disciples de la nouvelle croyance déroulent à leur gré, dans un brillant langage, le vaste tableau des phases de l’humanité. La philosophie chrétienne va prendre la parole pour leur répondre.

« L’âme, en réfléchissant sur elle-même, se reconnaît, se distingue de tout ce qui l’environne elle aperçoit que ce corps, ces organes physiques qui la servent, sont à elle, et non pas elle ; que sa vie est indépendante de la leur.

Toutefois ses relations avec le monde devaient avoir une part dans son existence ; aussi elle est modifiée par les objets extérieurs : elle sent, elle

  1. Doctrine de Saint-Simon, exposition ; première année, séances 5, 13, 14, 15, etc. Enseignement central, pages 19, 24. Le Globe, passim. Le Précurseur, 6 et 10 mai.