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der les révolutions, jusqu’à ce qu’une révélation définitive comprenne tous les besoins de l’humanité, embrasse et favorise tous ses développements.

« En appliquant ces pensées philosophiques à l’étude de l’histoire, on les trouvera vérifiées par les faits. L’humanité, aux jours de son enfance, semble dévouée à une existence matérielle ; les idées religieuses percent à peine à travers un voile épais. Leur première forme est le fétichisme le polythéisme et le monothéisme lui succèdent. Mais ces notions obscures, incomplètes, ne suffisent plus aux besoins toujours croissants de l’esprit humain : le criticisme philosophique les détruit, et prépare les voies à l’Evangile.

« L’Évangile paraît : une nouvelle ère commence. Le règne de la chair est passé : l’esprit la subjugue à son tour. La société se recompose, et, sous les auspices de l’Église, l’Europe a marché durant quinze siècles dans la carrière du perfectionnement moral.

« Mais le Christianisme était encore loin d’embrasser tous les rapports de l’homme, et de pouvoir satisfaire toutes les exigences de la raison devenue plus forte. Il méconnaissait les nécessites physiques en jetant l’anathème sur la chair, et par conséquent sur l’industrie. Dans l’ordre spirituel, il condamnait à l’oubli les sciences, les arts et la vie sociale. Par lui, toutes les facul-