Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/287

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passions et de troubler la prévoyance des plus fermes esprits. Mais au milieu de cette lutte des opinions politiques, c’est un fait considérable qu’aucune doctrine philosophique, aucune doctrine religieuse n’ait prétendu à la conquête des âmes, et que le Christianisme soit resté seul sans contradicteurs dans un temps qui a tout contredit. Jamais la foi ne s’est montrée plus forte qu’au milieu des ruines de 1848, de même que nos cathédrales paraissent plus grandes que jamais quand on démolit ces constructions, qui semblaient les soutenir et qui ne faisaient que cacher la solidité de leurs murailles. L’exilé de Gaëte a déjà reçu plus d’hommages sur ce rocher solitaire que les plus glorieux de ses prédécesseurs sous les voûtes dorées du Vatican. Nos offrandes sont comme autant d’adhésions, comme autant de pierres ajoutées a ce fondement éternel de la foi. Debout sur le piédestal que nous aurons élargi, Pie IX paraîtra aux yeux de la postérité comme la plus grande image de l’inébranlable autorité du Christianisme, comme on voit dans les mosaïques des vieilles églises romaines le Christ debout sur le rocher, et disant aux faibles Ne craignez pas, j’ai vaincu le monde.

Ego vici mundum.

A Dieu ne plaise que nous ayons l’ambition de mesurer aux faibles sommes que nous recueillerons la piété de la France ! Le plus grand nombre des