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dont les actes sont gratuits, les charges immenses, les revenus taris, dont les ressources naturelles seraient perdues pour longtemps, lors même que l’autorité pontificale ne tarderait pas à rentrer dans Rome, et qui, interrompues dans leur exercice, jetteraient le trouble dans toutes les affaires religieuses de la chrétienté. D’ailleurs, quand l’État romain se trouve sous le poids de tant de difficultés, il n’est pas juste de lui laisser supporter tout ce qu’a de dispendieux le gouvernement des consciences par toute la terre.

Sans doute l’hospitalité de Naples et la bienfaisance de l’Espagne ont pourvu aux premières nécessités mais il ne convient ni à l’honneur de la France, ni à la dignité de la République, de souffrir que la papauté soit pensionnaire des couronnes étrangères. La France, qui a pourvu depuis onze cents ans à la liberté du souverain pontificat, en lui donnant un domaine temporel, dont les rois allaient tenir l’étrier d’Alexandre III et d’Innocent IV, quand ces grands proscrits fuyaient aussi devant les Gibelins de leur siècle, la France ne peut oublier ni ses droits ni ses devoirs. Si le malheur des temps et les intrigues des factions ne permettent pas au pontife de venir nous demander un asile dont les passions politiques abuseraient si Pie IX, retenu d’ailleurs par l’espoir du prochain repentir de son peuple, ne vient pas à nous, par nos aumônes nous irons à lui. Nous ferons voir au