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savantes, des gens qui ont fait dix-huit ans d’études, les médecins, les avocats, les notaires, se rouilleraient, se relâcheraient s’ils n’avaient leurs concours, leurs conférences, leurs chambres de discipline ; les astronomes, les philologues, les moralistes de l’Institut désespéreraient du progrès de la science si le fauteuil numéroté et le jeton de présence ne les réunissaient chaque semaine ; et vous blâmez l’incapacité, l’incurie de l’ouvrier, la défectuosité routinière de ses méthodes, le désordre systématique de sa conduite, quand vous n’avez jamais encouragé, quand vous redoutez les associations qui le rapprocheraient de ses égaux, qui le soumettraient à une police fraternelle, qui l’entoureraient d’exemples en même temps que de lumières, et lui assureraient cette éducation de toute la vie, nécessaire à l’homme, toujours faible et toujours tenté !

En ébauchant ce rapide programme des réformes que réclamera la démocratie chrétienne, nous n’avons pas voulu nous donner la stérile satisfaction de dresser un réquisitoire de plus contre la société, qui a déjà trop d’ennemis. Nous ne sommes pour elle que des amis sévères dont la jalousie ne souffre rien de vicieux dans ce qu’ils honorent et défendent. Pourquoi le tairions-nous ? Notre pensée est, en effet, de commencer et d’entretenir, parmi les chrétiens, une agitation charitable contre les abus qui font depuis cinquante ans la détresse d’un peu-