que plusieurs poussent la perversité jusqu’à écarter de leurs ateliers tout ce qui pourrait y introduire la tempérance et l’économie, persuadés que le vice, en déshonorant le travailleur, le rend plus maniable et le livre à la discrétion du maître ! C’est ce qu’affirme un écrivain grave, M. Villermé[1], et c’est ce que nous oublions pour accuser aujourd’hui, non les torts personnels des hommes sur lesquels nous ne pouvons rien, mais l’insuffisance des institutions qu’il appartient au journalisme de signaler, mais l’erreur de la société qui prête l’autorité de son patronage aux tentations les plus capables de hâter la corruption et par conséquent l’appauvrissement des classes ouvrières, qui fait si peu pour les instruire, et, par conséquent, pour les enrichir.
De ces trois passions qui sont la ruine des mœurs populaires, le jeu, le vin et les femmes, la société française a proscrit la première, et c’est son honneur d’avoir fermé les bureaux de loterie et les maisons de jeu de la même main dont elle ouvrait les caisses d’épargne. Mais, pour les deux autres désordres, elle en est restée a la politique des vieux pouvoirs, qui, désespérant de vaincre le mal, l’ont érigé en institutions publique, pour y trouver une branche de revenu ou un moyen de gouvernement. Ne dites pas qu’il était plus sûr d’autoriser la prostitution
- ↑ Tableau sur l'état physique et moral des ouvriers, tome III, pages 58 et 75.