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à publier la souscription dans toutes les chaires ; que le ministre de l’intérieur ordonne aux quarante mille maires de l’afficher, de la populariser dans toutes les communes ; recevez en nature comme en argent, que les comptes soient publics et fréquemment rendus ; faites-en une affaire de sécurité pour les timides, de patriotisme, de charité pour tous, et je m’étonne bien s’il reste un financier qui vous refuse un billet de banque, et un paysan qui ne vous apporte une poignée de blé.

Citoyens de toutes conditions,

Vous dont la rigueur des temps a retranché le superflu, et vous qui manquez du nécessaire, vous pouvez plus que les autres pour des maux que vous connaissez. Tous ceux qui ont l’expérience de la bienfaisance publique savent que les pauvres ne sont jamais mieux secourus que par les pauvres. A défaut de l’obole que la Providence ne laissera pas manquer, vous vous devez les uns aux autres l’assistance mutuelle des bons offices et des bons exemples. Quand d’autres porteraient au trésor public l’or à pleines mains, vous aurez mieux mérité de la patrie en donnant le spectacle du dévouement, de la résignation et de l’espérance. Le Christianisme a fait de l’espérance une vertu, faites-en la gardienne de cette société menacée. Gardez-vous enfin, car c’est le péril des âmes honnêtes et des cœurs haut placés, gardez-vous de désespérer de votre siècle, arrachez-vous à ces découragements qui renon-