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faites aussi celle de l’assistance. Ne craignez pas de nuire au petit commerce en habillant de vos deniers ces milliers de pauvres, qui assurément n’achèteront ni vêtements ni chaussures avant six mois. Donnez pour les asiles et les écoles, et n’oubliez plus ces maisons de refuge, ces providences, ces trois maisons du Bon Pasteur, obligées de réduire au quart, au dixième, le nombre de leurs pénitentes, et de fermer leurs portes au repentir, quand Dieu lui ouvre les portes du ciel.

Représentants du peuple,

Nous respectons la grandeur et la difficulté de vos devoirs. Nous ne sommes pas de ceux qui, par la témérité de leurs accusations, ont le malheur d’affaiblir le dernier pouvoir capable de sauver la société. Vous poursuivez avec une juste lenteur votre œuvre, pour laquelle l’histoire vous louera d’avoir consumé les mois, si vous avez travaillé pour les siècles. Mais vous n’aurez pas travaillé pour un jour, si vous négligez cette formidable question de la misère, qui ne souffre pas de retard. Ne croyez pas avoir assez fait, pour avoir voté des subsides qui achèvent de s’épuiser, réglé les heures de travail, quand le travail n’est encore qu’un rêve, et refusé le repos du dimanche à des ouvriers qui vous reprochent le désœuvrement de leurs semaines.

Ne dites pas que les inspirations vous manquent. Nous connaissons dans vos rangs d’excellents esprits et dans vos cartons des propositions fécondes. Les