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les ballades comme l’infatigable chef qui conquiert un à un les châteaux voisins de Burgos, refoulant les musulmans au midi, les Navarrais au nord, et réunissant la Castille, au dixième siècle, en un seul comté libre et héréditaire. Le ciel le seconde contre les infidèles, et l’amour de sa femme contre ses ennemis chétiens. A Piedrahita, il combat depuis trois jours sans pouvoir rompre les escadrons des mécréants, quand l’apôtre saint Jacques apparaît à ses côtés, monté sur un coursier blanc, armé d’une étincelante épée, et frappant d’estoc et de taille jusqu’à ce qu’il ait fixé la victoire. Deux fois trahi par les rois de Navarre et de Léon, et jeté dans les cachots de leurs châteaux, Fernan Conzalez en sort deux fois par les artifices de sa femme doña Sancha et par le dévouement de son peuple. A la nouvelle de sa captivité, tous les hommes de Burgos se sont levés. « Tous ont fait le jurement, tous d’une seule voix, de ne point rentrer en Castille, sans le Comte leur Seigneur. A leur tête, ils mènent sur un chariot son image taillée en pierre ils ont résolu, s’il ne revient pas, qu’ils ne reviendront point eux-mêmes, non et comme de bons vassaux, ils cheminent au bord de l’Arlanzon, au pas des bœufs, et mesurant leurs journées sur le soleil... Il s’agit d’affranchir la Castille du cens féodal qu’elle doit à Léon[1] ». En effet, le grand

  1. Juramento llevan hecho.
    Todos juntos a una voz,