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voué poursuivant, des deux notaires instrumentants, du juge commis, du ministère public, jusqu’à l’heureux moment où les conjoints paraîtront devant l’officier de l’état civil, pour ouïr dire qu’ils sont désunis ; et vous conviendrez que le divorce n’est guère fait que pour ces existences désœuvrées qui ne comptent ni les ans ni les jours, qui ont le loisir de se créer des affaires de cœur et d’en occuper la justice. Mais quand la nécessité d’un travail qui ne connait plus de jours de repos rend si onéreuses au peuple les formalités mêmes du mariage ; quand la difficulté de produire les pièces requises retarde la légitimation de tant d’unions irrégulières, au point qu’il a fallu l’établissement d’une société de bienfaisance pour le mariage des ouvriers , pense-t-on que le peuple trouve, pour rompre ses unions, le temps qui lui manque pour les faire bénir, ou qu’il se formera tôt ou tard une société semblable pour le exerce des pauvres ? Et, quand enfin toutes les difficultés seraient aplanies, ne resterait-il pas celle d’assurer l’entretien des enfants ? Sans doute, l’article 505 y pourvoit, en affectant à cet emploi la moitié des biens des époux divorcés. On reconnaît assez que le Code ne songe point à ceux qui n’ont pas de biens, à ceux dont les fatigues réunies, dont les privations communes suffisaient à peine aux besoins d’une seule famille, qui ne supporteront jamais le poids de deux ménages, et qui, en se dérobant au devoir paternel,