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en ceci, de la part de la divine Providence, un ménagement plein de bonté. La bonté sera le caractère de la controverse chrétienne.

Le précepte en est écrit dans ces paroles de l’apôtre saint Jacques : Qui est sage et discipliné parmi vous ?… Qu’il le fasse paraître par la mansuétude de sa sagesse. Que si votre zèle est amer, et que l’esprit de contention soit en vous, ne vous glorifiez point,… car ce n’est point là cette sagesse qui vient d’en haut… Mais la sagesse qui vient d’en haut est d’abord chaste, puis amie de la paix, modérée, docile, susceptible de tout bien, pleine de miséricorde ; elle ne juge point, elle n’est point dissimulée. Or les fruits de la justice sont semés dans la paix par ceux qui font des œuvres pacifiques[1].

Cette doctrine enseignée au commencement ne cessa point d’être mise en pratique. Quand saint Paul comparaît à l’Aréopage, il ne renverse point en entrant les idoles nationales. Mais il a lu sur son chemin l’inscription de l’autel érigé au dieu inconnu ; il prend acte de ce témoignage solennel, il cite à ces Grecs les vers de leurs poëtes, et c’est par leurs aveux qu’il les sait convaincre. Bientôt les premières écoles de la science chrétienne s’ouvrent dans Alexandrie et dans Rome sous la direction de Clément, et de saint Justin, qui mourut martyr. Ces grands hommes professent que les doctrines des

  1. S. Jacques, III, 15-18.