tent des sept arts libéraux grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, géométrie, musique, astronomie. On sollicite la raison, on la dresse aux disputes, donc on ne la craint pas. Rien n’égale l’activité intellectuelle de cette époque où quarante mille étudiants se pressaient à l’école de Paris, où la papauté multipliait les universités nouvelles sur tous les points de l’Europe. Est-il une science où le clergé n’ait mis la main ? Un chanoine de l’Église de Pologne, Copernic, trouve le système du monde. Au dix-septième siècle on ne voit que des prêtres, séculiers, oratoriens et jésuites, établis sur tous les terrains difficiles de la philologie. Les bénédictins de Saint-Maur se sont emparés de l’histoire. Il paraît au premier abord que ce soit un pauvre emploi, pour des vies consacrées à Dieu, que de se consumer sur des textes grecs ou parmi des chartes poudreuses. Et cependant ces saints hommes n’en murmuraient point. Ils servaient la vérité à leur manière, et plus qu’on ne pense. Ils posaient les bases des sciences historiques que nous voyons grandir, ils les asseyaient solidement. En sorte qu’il n’est plus permis de négliger leurs travaux, et que les plus dédaigneux ne sauraient devenir historiens, sans aller d’abord à une école chrétienne, et sans passer par les mains des moines. On y apprend à exercer une critique sévère, à être scrupuleux, et à ne point mentir… ce qui est bien quelque chose en histoire.
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