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mencement, et le chemin est long mais nous savons que Dieu est au bout. Quand nos pères posaient la première pierre de leurs basiliques, quand ils commençaient Notre-Dame de Paris, de Chartres ou de Reims, ils n’ignoraient point qu’ils ne jouiraient pas de leur ouvrage. Mais, si longtemps que pût durer la construction, ils savaient que leur foi durerait encore plus. Ils avaient confiance en la postérité catholique. Ils descendaient dans la poussière et dans la boue pour y asseoir les premières fondations, attendant que d’autres générations vinssent en élever les assises, jusqu’à ce qu’après cinq cents ans la croix triomphante en couronnât le clocher.

C’est la conduite de l’Église et jamais elle n’a caché l’estime qu’elle faisait de la science. Au moment où elle prit le gouvernement des choses, il semble qu’elle avait assez à faire de la conversion des races nouvelles. Elle se chargea de conserver l’héritage du monde ancien. Elle recueillit les statues pour les abriter dans les palais des papes, les manuscrits pour les faire copier dans les monastères. Il ne lui suffit point de mener paisiblement les nations barbares, troupeau docile, dans les chemins de la piété. Voici des peuples qui ignorent, qui ne lisent point, qui n’écrivent point, des esprits qui sommeillent. L’Église les réveillera à côté des cloîtres on leur bâtit des écoles, on y place des livres. Quels livres ? Ceux qui ont échappé au naufrage de l’antiquité, ceux qui trai-