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cependant il l’accompagne encore, vivifiant son intelligence par la foi, fécondant son amour parla charité, multipliant sa puissance par l’espérance, et assurant ainsi son progrès dans la science, dans la vie sociale et dans les arts ; cette action bienfaisante s’étend même sur le travail matériel et sur l’industrie, dont elle encourage la prospérité. Le Christianisme a donc compris l’humanité tout entière, avec ses destinées et ses besoins et les esprits de nos jours, alors qu’ils cherchent une doctrine de progrès, doivent tourner vers lui leurs regards. Toutefois une chose encore les effraye : c’est cette autorité qui pose des limites à la liberté humaine, et qui consacre ces limites par un anathème; c’est cette orthodoxie sévère qui prétend captiver les intelligences dans un même bercail et leur crie : « Hors de moi point de salut. » Essayons de faire comprendre par une similitude cette parole qui semble dure. —L’homme est libre de s’agiter ainsi qu’il lui plaît sur la face du globe terrestre, il y peut accroître indéfiniment son pouvoir et son bien-être, il peut s’en faire un empire, et certes cet empire est assez vaste ; cependant le globe est plongé dans une atmosphère qui l’environne de toutes parts, dont les éléments ont été calculés avec une précision admirable pour la conservation des êtres destinés à y vivre, et l’homme ne saurait en sortir sans expirer dans le vide. L’orthodoxie chrétienne est l’atmosphère religieuse de l’huma-