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par un simple travail de surveillance et de direction. Ainsi ce roi de la nature la gouverne par sa pensée, ses besoins matériels n’occupent plus une place exclusive dans sa sollicitude, et lui laissent plus de loisir pour accomplir la tâche glorieuse de son perfectionnement moral.

Arrêtons-nous et essayons de résumer en quelques lignes ce qui vient d’être dit. L’humanité est faite pour le progrès. Le progrès ne peut exister qu’avec deux conditions un principe qui le détermine, et une loi qui le dirige et qui lui serve de mesure. La philosophie rationaliste, en plaçant dans l’homme lui-même ce principe et cette loi, le conduit logiquement au panthéisme, à l’égoïsme, au fatalisme ne lui laisse rien connaître, rien aimer, rien produire hors de soi, et le condamne à l’ immobilité.

Le Christianisme, au contraire, place hors de l’homme et dans le sein de Dieu le principe et la loi du progrès. Ce principe et cette loi sont révélés une autorité immuable en est dépositaire. Cette autorité initie l’homme par la foi, par l’espérance et par la charité à la vérité, à la beauté et à la bonté infinies, elle le fait progresser vers ce monde invisible qu’il doit habiter un jour.

Dans le monde visible, le Christianisme permet a l’homme de marcher au gré de sa liberté, et