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Et l’art à son tour, quand il s’élève à son plus noble emploi, quand il se consacre à la représentation des choses les plus grandes et à l’expression des sentiments les plus sublimes, lorsqu’il cherche à saisir et à dessiner sur le voile de la création l’ombre majestueuse du Créateur, l’art se confond avec le culte. La poésie et la musique, devenues les interprètes des plus éloquents soupirs du cœur, traduisent la prière en hymnes et en cantiques ; la peinture et la sculpture retracent les images des plus belles d’entre les créatures terrestres, les images des saints ; l’architecture élève le temple, et le temple avec tout ce qui s’y passe, avec l’autel où repose la majesté de Dieu, avec les chants et les parfums, avec la pompe des prêtres et la grandeur de l’assemblée, n’est qu’un vaste symbole et une figure ébauchée du Ciel.

Descendons dans une dernière et plus humble sphère, et voyons si nous y retrouverons encore quelques rayons lointains de la splendeur d’en haut. L’humanité ne vit pas seulement de la vie de l’esprit, mais aussi de celle du corps ; elle est soumise aux exigences de l’organisation animale : elle a des besoins matériels. L’application de l’activité humaine a la satisfaction des besoins matériels constitue le travail. Le travail suppose l’exercice des trois facultés d’intelligence, d’amour et de puissance.