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toute leur économie le problème des origines de l’humanité restées ensevelies dans les ombres du passé, et le problème de ses destinées perdues dans les nuages de l’avenir. Les autres se proposent l’investigation des phénomènes uniformes et réguliers qui se succèdent dans l’homme et dans l’univers, et des lois absolues auxquelles ces phénomènes sont soumis et ces sciences, qui s’appellent philosophiques et physiques, ont deux problèmes non moins graves celui de la cause première ou de l’existence de Dieu, et celui de la distinction des deux substances, de la matière et de l’esprit. Et à voir avec quelle opiniâtreté ces quatre questions sont agitées depuis quatre mille ans, il faut convenir que si elles ne sont pas insolubles, du moins la réponse est-elle difficile. Or la foi, de son côté, est en possession de deux sortes de dogmes les uns composent son histoire, et les autres sa doctrine. Son histoire n’est autre que le récit des rapports spéciaux de Dieu avec l’humanité, elle embrasse donc l’histoire de l’humanité tout entière, son origine et ses destinées. Sa doctrine n’est autre que la révélation de la nature de Dieu et de ses rapports généraux avec les créatures ; elle renferme donc la notion de la cause première, et la loi fondamentale de la distinction des deux substances. Ainsi les dogmes révélés sont la trame sur laquelle toute science historique, physique ou philosophique devra tresser ses fils et former son tissu. Et, comme