à Naples, à Avignon, laissant sur son passage dans chaque ville, non-seulement des ouvrages admirables, mais des disciples par centaines pour les étudier, les dépasser, et jeter ainsi l’Italie entière dans cette vocation nouvelle où elle devait trouver sa derrière gloire[1].
L’inspiration qui avait eu le pouvoir de former cette féconde école de peinture et d’architecture devait susciter d’autres efforts. Si j’ai insisté sur cette renaissance des arts, c’est que j’y aperçois les signes avant-coureurs d’une grande période littéraire.
Quand je vois un peuple tirer la pierre des carrières, l’entasser en colonnades, en ogives ou en flèches, couvrir les murs de ses édifices de tableaux et de mosaïques, et n’y pas laisser un coin qui ne porte quelque figure ou quelque emblème, j’ai lieu de croire que ce peuple est travaillé d’une pensée qui perce déjà sous le symbolisme architectural, qui se traduit plus clairement par les contours du dessin, et qui trouvera bientôt dans la parole une expression exacte et harmonieuse. À la suite des grands artistes dont le cortège vient de passer devant nous, nous verrons descendre de la colline d’Assise toute une génération de poëtes.
- ↑ Vasari, Vita di Cimabue, Vita di Giotto, etc. Descrizione del santuario d’Assisi. Il ne faut pas oublier Buffalmacco, Giottino, Simon Memmi, qui travaillèrent dans les chapelles latérales de l’église inférieure.