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voûtes hardies, de longues fenêtres inondées de lumière, pour représenter la vie glorieuse de saint François dans le ciel. Le plan du monument rappelait la croix du Sauveur ; les murs étaient de marbre blanc, en mémoire de la Vierge très-pure, et flanqués de douze tourelles de marbre rouge, en souvenir du martyre des apôtres. Le clocher portait une flèche audacieuse qui inquiéta la timidité des générations suivantes. On l’abattit ; mais le nom de Jacques l’Allemand resta célèbre ; la postérité l’honora comme le maître de ce grand Arnolfo qui devait bâtir les plus beaux édifices de Florence, et ouvrir une nouvelle époque dans l’histoire de l’architecture[1].

Mais les hommes du moyen âge ne pensaient pas avoir achevé un monument pour avoir élevé pierre sur pierre : il fallait que ces pierres parlassent, qu’elles parlassent le langage de la peinture, qui est entendu des ignorants et des petits que le Ciel s’y rendît visible, et que les anges et les saints y demeurassent présents par leurs images, afin de consoler et de prêcher les peuples. Les voûtes des deux basiliques d’Assise furent couvertes d’un champ d’azur semé d’étoiles d’or. Sur les parois se déroulèrent les mystères des deux Testaments, et la vie de saint François y fit suite au livre des révé-

  1. Vasari, Vita d’Arnolfo.Petrus Rodulphus, Historia seraphicae religionis, lib. II. p. 247. Descrizione del santuario d’Assisi ; Assisi, 1835.