Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

contemporains qui bordent son cours, où la même poésie éclate sous les lignes de l’architecture, sous la couleur des fresques ? Mon pèlerinage a des stations marquées au tombeau d’Assise, à Saint-Antoine de Padoue, à Sainte Croix de Florence. C’est vers Florence que se tournent les préférences de l’art naissant, et c’est là que je trouve la belle légende des Fioretti di San Francesco, qu’on peut regarder comme une petite épopée résumant les traditions héroïques de l’ordre de Saint-François, ou plutôt comme un reliquaire dont les émaux représentent avec naïveté les miracles du saint et les figures de ses compagnons. De ces figures, plusieurs n’ont que le mérite de la couleur, qu’elles perdraient en passant par une traduction. Les autres ont la grâce du dessin, le mouvement, la vie, qui s’évanouiraient dans une analyse. Une main plus délicate que la mienne a choisi et mis en français les plus pieux, les plus touchants, les plus aimables récits des Fioretti en s’efforçant de serrer de près le tour simple et vif du vieux narrateur.

Plusieurs s’étonneront de tant d’admiration pour un mysticisme dont notre siècle ne com-