encore présentes à ma mémoire plusieurs de ces basiliques italiennes, où le moyen âge est tout vivant, préservées du vandalisme moderne par la vénération des peuples, ou par la pauvreté même des religieux qui les desservent. Une pensée commune animait pour moi ces images du passé : en considérant de près le moyen âge italien, j’y croyais reconnaître, plus visible qu’ailleurs, le lien qui unit la foi et le génie, et par quelles inspirations les saints suscitèrent les grands artistes. Je voyais le saint le plus populaire de cette époque, saint François, en devenir aussi l’inspirateur, composer lui-même des cantiques admirables, et laisser après lui toute une école de poëtes, d’architectes, de peintres, qui se formèrent au tombeau d’Assise pour se répandre jusqu’aux Alpes et jusqu’à la baie de Naples. J’ai donc voulu raconter les commencements de la poésie religieuse chez les Franciscains italiens, en rattachant à ce sujet mes souvenirs et mes impressions, avec la complaisance qu’on pardonne aux voyageurs pour les lieux qui les ont charmés.
Les écrivains ecclésiastiques ont mis en lumière la mission providentielle de saint Fran-