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un souvenir des spectacles de la vie future, dont les prêtres étrusques avaient fait un de leurs jeux sacrés. J’en crois apercevoir quelques vestiges dans le nom de Larves que les Latins donnaient aux spectres des trépassés et aux masques de théâtre. Mais, surtout, je remarque la pompe religieuse des combats de gladiateurs, où un personnage, revêtu des attributs de Pluton, un marteau à la main, venait enlever les morts de l’arène[1]. Le peuple de Rome aimait ces représentations violentes de là ce grand nombre de peintures qui reproduisaient les peines du Tartare, mais qui, dès le temps de Plaute, ne suffisaient plus pour alarmer la conscience d’un esclave tenté de voler son maître[2]. Bientôt les vieilles fables tombèrent pièce à pièce en discrédit ; et l’irrévérencieuse satire d’Horace parodiant Homère, fit paraître l’ombre de Tirésias pour enseigner aux Romains dégénérés un art qu’ils savaient trop, celui de courtiser les vieillards et de figurer aux testaments. Je lui suppose aussi le dessein de’ déconsidérer ces prophéties, ces prétendus vers sibyllins, ces thèmes généthliaques dont ses contemporains étaient épris, et auxquels Auguste

  1. Magnin, Origines du théâtre, I, 237. Clément d’Alexandrie, Protreptica, cap.II.
  2. Plaute, Captivi  :

    Vidi ego multo saepe picta que Acherunti fierent
    Cruciamenta