fréquentes chez les philosophes. On trouve une Descente aux enfers attribuée à Pythagore, par Hiéronyme le péripatéticien. La gracieuse fable de Psyché et l’Amour, tout embaumée des parfums de la doctrine platonique, montrait la jeune immortelle traversant la série des épreuves on n’oubliait pas de la conduire au sombre empire des morts[1]. Et, en effet, malgré les voluptés faciles des anciens, malgré l’opulence des villas romaines, et la resplendissante lumière qui inondait le ciel de la Grèce, comment les pensées des sages n’auraient-elles pas cherché avec inquiétude à pénétrer ce monde invisible, dont l’Évangile n’avait pas encore adouci les terreurs ? Néanmoins, ce ne fut pas sans imprudence qu’ils donnèrent à leurs spéculations les formes dangereuses de la fable. Le cadre fait se prêta à d’autres usages le sceptique Lucien se servit des morts pour répandre à pleines mains l’ironie sur les affaires, les opinions, les croyances des vivants. Nulle part sa verve indisciplinée ne se joue plus librement que dans la Descente de Ménippe aux enfers, soit qu’il décrive les tours du magicien Mithrobarzane, soit qu’il montre le sort renversé des tyrans et de leurs esclaves, et, dans un coin du
- ↑ Fulgentius Planciades (Mythologicorum, III) rapporte la fable de Psyché, d’après Apulée et Aristophante l’Athénien. Sur la descente de Pythagore aux enfers, voyez Lobeck, Aglaophamus, p. 156.