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plaint d’Horace et de Juvénal ; il s’accuse d’avoir trop aimé Lucain mais il s’en plaint dans leur langue~ dans le mètre où ils écrivirent[1]. Je n’en suis pas surpris ; quand je vois que les écoles monastiques consacraient quatre ans à la lecture et à l’imitation des poëtes latins toute la mythologie y trouvait place[2]. Le démon des vers tourmente le cénobite ; l’hexamètre et le pentamètre envahissent la chronique et la légende ; Ambroise Autpert rédige en prose mêlée de vers la vie de trois saints, et Luitprand égayé des mêmes ornements le sombre tableau de son histoire contemporaine. C’est le même siècle où Hroswitha écrit ses drames, destinés à remplacer les comédies de Térence dans les mains des religieuses de Gandersheim pendant que Viglard, grammairien de Ravenne, se fait excommunier pour avoir soutenu l’infaillibilité de Vir-

  1. Othlonis, liber Rhythmicus de doctrina spirituali, apud Bernard Pez, Thesaurus anecdotorum novissimus t.III:

    Numquid tam vilis fore lectio sancta probatur,
    Ut merito libris sit postponenda profanis ?
    Ut sunt Horatius, Terentius et Juvenalis,
    Ac plures alii quos sectatur schola mundi.
    Illa tripartita Maronis et inclyta verba,
    Lectio Lucani quam maxime tunc adamavi...

  2. Bernard Pez, Thesaurus anecdotorum novissimus, T.II partIII. Acta S. Christophori. prosa et versu descripta a Waltero subdiacono Spirensi. Primus libellus de studio poetae ;

    Quotquot Niliacis descripsit Graecia libris

    , etc.

    Suit un resumé général de la mythologie grecque.