se ménager dans les tableaux qu’il présentait aux peuples : Les visionnaires font comme les peintres, qui entassent volontiers les papes, les évêques et les prêtres dans leurs représentations de l’enfer. Jamais le sacerdoce ne s’est épargné à lui-même cette redoutable leçon : Pavimenta inferorum capita sacerdotum . Mais le livre classique de la littérature légendaire, pour l’Italie d’abord, ensuite pour toute la chrétienté, c’étaient les Dialogues de saint Grégoire le Grand. Dans ces récits miraculeux, tout est tourné à la doctrine de l’immortalité. Au milieu des terreurs du septième siècle, quand les Lombards étaient aux portes de Rome, et le deuil au dedans quand tout ce qui avait été grand parmi les hommes semblait finir, saint Grégoire était venu les entretenir de ce qui ne finirait pas. « Depuis le jour où le premier père fut chassé du paradis de délices, disait-il, le genre humain, relégué dans les ténèbres, est resté sevré des entretiens des anges et des visions du ciel. Nous entendons parler de la patrie céleste, des anges qui en sont les citoyens, des justes, leurs compagnons de gloire. Mais les esprits charnels doutent encore, comme les enfants nés dans la prison douteraient de la parole de leur mère, qui leur vanterait les champs, les montagnes, les étoiles et le soleil[1].Ce-
- ↑ Gregor. de Vita et Miraculis Patrum italicorum et de aeternitate animorum etc..., lib IV, I. Postquam de paradisi gau -