merveilleux, dont les murs transparents laissaient voir les chœurs des Saints. Et voici que saint François, lequel était mort depuis peu de temps, parut couvert d’un manteau admirable, orné de cinq étoiles parfaitement belles, et avec lui un grand nombre de frères couronnés d’auréoles. Il introduisit le nouveau venu dans le palais, lui en montra les merveilles, et le congédia enfin, en lui ordonnant de retourner au monde pour y passer sept jours. Le bon larron se réveilla ; mais, sept jours après, il était mort[1].
Tels étaient les récits que Dante dut écouter plus
d’une fois de la bouche des frères mineurs, sous
les poétiques de ce beau couvent de Santa Croce
qu’ils venaient d’élever à Florence. S’il les quittait
pour visiter les Dominicains de San Marco, il trouvait
d’autres souvenirs on lui disait comment, le
jour de la mort de saint Dominique, frère Guala,
prieur du couvent de Brescia, vit une ouverture se
faire au ciel, et, par cette ouverture, deux échelles
descendre jusqu’à terre. Au sommet de l’une
était le Sauveur, au sommet de l’autre la sainte
Vierge et des anges montaient et descendaient en
chantant des cantiques, et ils emmenaient avec eux
un frère dont la tête était couverte de son capuce à
la manière des morts[2]