descendra jusqu’aux pieds, le monde finira[1]. On lit, dans les Annales de saint Bertin, le songe d’un prêtre anglais conduit par un personnage mystérieux sous les voûtes d’une cathédrale magnifique, où une troupe innombrable d’enfants lisaient dans des livres chargés de lignes sanglantes. Les enfants étaient les âmes des saints qui intercédaient auprès de Dieu, pour les crimes des hommes représentés par les lettres de sang. Et une voix annonça que, les prévarications des peuples s’étant accrues, des Barbares viendraient du Nord sur des vaisseaux, menant les ténèbres à leur suite image de l’invasion normande, et de cette nuit d’ignorance dont elle menaçait l’Europe[2]. Enfin, je trouve, au cinquième livre de l’Histoire ecclésiastique de Bède, la résurrection du Northumbrien Drihthelm. Il racontait comment, au sortir de ce monde, il avait traversé des vallons tantôt glacés, tantôt brûlants, toujours ténébreux ; comment, du puits de l’abime, s’élançaient des flammes pleines de démons comment, enfin, la milice diabolique le poursuivait déjà, lorsqu’un ange était descendu à son secours. Il décrivait aussi les champs émaillés de fleurs, où les âmes purifiées attendaient que les portes du ciel s’ouvrissent. La lumière dont ces beaux lieux res-
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