Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/428

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rapporte la vision de son diocésain Bernold, qui a contemplé dans un lieu de détresse les âmes de Charles le Chauve, de l’archevêque Ebbon et de plusieurs prélats ce sont précisément les anciens adversaires Hincmar, que l’imagination complaisante de son ami a relégués en purgatoire[1]. La passion politique ne perce pas moins dans la vision d’Audrade. Il vient d’assister aux conseils éternels. Dieu a convoqué devant lui les anges de toutes les églises, et, les ayant bénis, leur demande la cause des scandales de la terre ; et les anges en accusent les mauvais rois. Dieu dit : « Où sont ces rois ? car je ne les connais point. » Alors comparaissent l’empereur Louis, ses fils, Lothaire et Charles, son petit-fils, Louis, roi d’Italie et Dieu leur enjoint de servir l’Église, s’ils tiennent à leurs couronnes[2] . Un autre songeur a vu l’âme de Charlemagne mise en jugement. Des troupes de démons viennent jeter ses péchés dans la balance. Mais saint Jacques de Compostelle et saint Denis mettent dans l’autre bassin les sanctuaires qu’il a construits, les abbayes qu’il a fondées le poids l’em -

    vine Comédie avant Dante n° V. Cf. le continuateur de Bède, de Gestis Anglorum, lib.II, cap. xi. Vincent de Beauvais, Specul. hist. Albéric des Trois-Fontaines ad annum 889 , Chroniques de Saint Denis, etc.

  1. Ampère, Hist. littéraire, t. III, p. 117. –Labitte, la Divine Comédie avant Dante~, n° v.– Hincmar, Opera, t. II. Flodoard, Hist. Remens., I. III.
  2. Ampère, Hist. littéraire, t. III, p. 119. D. Bouquet, Recueil des historiens de France, t. VII, p.289.