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nés éternellement les mauvais conseillers qui détournèrent l’empereur de faire sa paix avec Dieu et les hommes[1]. Une autre fois le saint patron du monastère conduit en esprit un de ses religieux sur la montagne du purgatoire. La peine des justes qui s’y purifient est de considérer les supplices des réprouvés et d’entendre leurs cris[2]. Ailleurs, c’est la grande impératrice Téophanie qu’on voit punie pour avoir propagé le luxe des Grecs parmi les femmes de France et de Germanie[3]. Mais rien n’égale l’étrange aventure d’un seigneur appelé Vollark, qui, se rendant à des noces avec un petit nombre de compagnons, s’égare au déclin du jour dans une forêt. Et comme il désespère de retrouver sa route, un cavalier noir l’aborde, et lui propose l’hospitalité pour la nuit. Bientôt la forêt s’éclaire au fond d’une large avenue resplendissent les feux d’un château. On entre dans les vastes salles, la table du festin est dressée, elle se couvre d’une profusion d’or, d’argent, de pierreries tout autour se rangent des figures sinistres. Et, comme Vollark ne peut cacher ni son étonnement ni son inquiétude « Toutes ces richesses que tu vois, lui dit le maître du lieu, sont les biens que les hommes

  1. Visiones, 6, 11 Ibi sunt inclusi nuper defuncti qui Cœsari Henrico pacem undique patrare studenti resistere prœsumpserunt.
  2. Visio 14
  3. Visio 17 Quia videlicet muha superflua et luxuriosa mulierum ornamenta quibus Gracia uti solet, sed eatenus in Germaniai Francisque provinciis erant incognita, tune primo delata.