apparitions des morts aux vivants, et l’histoire merveilleuse d’un jeune homme mort au pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Son âme, enlevée par les démons, réclamée par les anges, conduite enfin aux pieds de la sainte Vierge, fut renvoyée sur la terre pour y solliciter les prières des hommes en faveur des défunts[1] . Mais rien n’égale l’admirable récit de la descente du Sauveur aux enfers. La Légende dorée l’emprunte à l’évangile apocryphe de Nicodème, populaire en Occident dès le temps de Grégoire de Tours ; mais, encore tout plein du souffle hardi de l’Orient, les Pères de l’Eglise ne le citent jamais : c’est une source où les artistes et non les théologiens vont puiser ; Milton et Klopstock ne la négligèrent pas. Le récit commence au jour de la résurrection. La nouvelle du prodige a mis Jérusalem en rumeur et la synagogue en alarmes. Tandis que les princes des prêtres délibèrent, on introduit dans l’assemblée deux ressuscités, Leucius et Carinus, fils du vieillard Siméon; chacun d’eux se fait donner un livre, et ils
- ↑ Legenda aurea de S. Patricio, de S. Josaphat, de ~Memoria defunctorum
etc. On y trouve aussi les histoires de saint Fursy,
de saint Carpe et de sainte Christine, que je rapporterai plus loin. La
légende de la fête de tous les Saints décrit ta procession merveilleuse
des Saints, des Anges et du Christ, qui apparut pendant la nuit au
gardien de l’église de Saint-Pierre du Vatican. La même procession
revient dans la légende de S. Bonus, publiée par M. du Meril, Poésies latines populaires, p. 190.
Praesul erat Deo gratus
Ex Francorum genere natus, etc...